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CAROLE, Juillet 2022

Dans le dernier article nous donnions rendez-vous à CROIX EN TENROIS mais nous n’y sommes pas allés pour deux raisons, la première est que j’ai eu le COVID la semaine avant l’épreuve et la deuxième raison est que nous voulions prendre le temps de trouver une solution fiable suite aux déboires à ALES. Je ne vais pas m’éterniser sur la période COVID pour laquelle plusieurs semaines se sont écoulées avant de récupérer complètement. Le side-car est retourné chez GODET, Julien a proposé une solution pour renforcer les fixations du moteur au châssis. Ensuite il y a eu la manche au circuit CAROLE, dont vous connaissez déjà nos résultats, week-end très éprouvant où les mauvaises et les bonnes surprises étaient aux rendez-vous…

Comme à l’accoutumée la semaine après la course à ALES nous débriefons avec l’équipe GODET très impliquée. L’analyse des pièces cassées a donné une idée à Julien pour renforcer les fixations du moteur au châssis. La transmission primaire est très sollicitée et tire le moteur à gauche et en arrière. D’où la casse du tirant haut moteur côté gauche et arrière droit. Les fixations avants et arrières ont été renforcée, des photos valent mieux qu’un long discours. Comme d’habitude du travail soigné par Julien. Deux semaines avant la course direction MALAUNAY pour récupérer le châssis.

Nous sommes prêts pour prendre la direction de VILLEPINTE en région parisienne où nous arrivons sur place le jeudi soir. Le vendredi ce sont les séances traditionnelles des essais libres. La première séance fût rapidement écourtée. Les premiers tours mettent en évidence une rigidité accrue du châssis et une disparition totale des vibrations. Cependant les vitesses ne passaient pas franchement et je pris la décision de sortir. Un rapide contrôle du châssis pour s’apercevoir qu’une des deux fixations hautes de la boîte à vitesses est cassées, le tube est sectionné. Donc clairement c’est une très mauvaise nouvelle et la déception est très forte. Cette fois ci nous avons amené le nécessaire pour souder. On comprend que la faiblesse s’est déplacée à l’endroit qui n’a pas été renforcé. Le seul choix est de réparer le tube et de toute façon nous n’avons pas ce qu’il faut pour faire des renforts. Donc on démonte le plus possible pour libérer l’espace et le plus long sera de réaligner l’ensemble avant de souder. Patrick THOMAS m’aidera avec son chalumeau pour rétreindre le tube. Ensuite j’ai soudé au TIG, à minuit c’était réparé.

Une bière bien méritée avant d’aller se coucher pour être en forme aux essais qualificatifs. Une petite pensée pour Patrick qui venait de casser le moteur de son quatre pattes HONDA tout frais refait à cause d’un niveau d’huile trop bas, je pense qu’en terme de frustrations il a donné aussi.

Nous voici le samedi en pré-grille avant de s’élancer pour les essais chronométrés. Notre but est de boucler cette séance pour être qualifiés uniquement, pas d’objectif de chronos, juste une place sur la grille. Donc nous n’avons jamais poussé les rapports dans un soucis de fiabilité. Néanmoins nous obtenons le quatrième temps et une place sur la deuxième ligne, c’est une excellente surprise. La réparation a tenu et c’est là l’essentiel. Une longue attente s’en suit jusqu’à 18H30 et nous mettons à profit cette pause pour nous reposer.

Enfin c’est notre tours d’aller sur la grille de départ de ce circuit très exigent qu’est CAROLE. Devant nous sur la première ligne il y a les équipages Pascal VERHAEGHE/LAFON et Olivier VILLETTE/VILLETTE, deux pointures avec des BMW qui envoient du lourd. A côté et devant nous c’est l’équipage Christian GUICHARD/BRETILLON avec un BMW affûté. Comme pour les essais qualificatifs, la consigne était de ne pas pousser au maximum les régimes pour au moins finir la course. Pour autant un départ c’est un moment, pour ma part, où la concentration est la plus intense et si on peut gratter une place on ne s’en privera pas. Les deux premiers s’élancent comme des obus, j’ai eu l’impression d’avoir pris au moins une seconde sur le départ, nous sommes coudes à coudes avec les troisièmes et nous prenons l’ascendant au premier freinage. Au fil des tours les deux premiers creusent l’écart et les quatrièmes ne sont plus à portée de vue. Nous conserverons cette troisième place jusqu’au drapeau à damiers. A ALES nous inaugurions des entrées d’air et des cloisonnements pour favoriser le refroidissement. Il faisait trop froid pour en mesurer le bénéfice mais ici à CAROLE avec plus de 30°C on peut dire que c’est efficace. Mais par contre le rayonnement de l’échappement avant est tellement fort que j’avais du mal à tenir la main sur l’accélérateur. C’était limite insupportable. Pour la deuxième course une protection que j’utilise pour la soudure sera fixée au cadre pour faire écran, d’après le fabricant elle résisterait à 1200°C.

La course du dimanche est prévue à 12H30, un check-up de l’ensemble est réalisé, rien de cassé cette fois. Donc on participe à l’apéritif des sidecaristes, c’est un moment convivial où on voit tout le monde et c’est très agréable.

Réveillés par les premières motos qui démarrent et par les avions de ROISSY, nous nous levons un peu « mâchés » par la course de la veille. Nous prendrons le temps pour nous préparer et aussi pour aller voir les motos rouler. Il y a une catégorie qui est intéressante à nos yeux c’est celle des monos. En effet, c’est comme pour les side-car, les machines sont fabriquées artisanalement ou faites maisons, on peut voir des très belles réalisations et ça roule fort.

Après un passage par la pré-grille nous partons pour un tour de mise en place, un tour de chauffe et 16 tours de course. Sur ce circuit les feux du départ sont moins visibles que sur d’autres circuits, c’est un détail et il faut se concentrer pour ne pas louper cette phase. Les feux s’allument puis s’éteignent et c’est parti. Devant Le duo des PASCAL ont un peu anticipé le départ et écoperont d’une pénalité. Nous prenons un bon départ pour rester au contact des deux premiers mais je n’arrive pas à passer la deuxième. Plusieurs équipages dépassent, c’est une phase un peu dangereuse car tout le monde est à fond et le risque est de se faire percuter. La vitesse passe enfin, on revient sur le groupe et nous remontons à la troisième position. Devant la bagarre pour la tête de la course change à chaque tour. Après quelques tours nous formons un tir groupés de trois équipages et au bout de la ligne droite au virage nommé « HOTEL » on tente un freinage pour passer les deux premiers, c’est chaud mais ça passe en glisse. Nous prenons la tête quelques temps et suite à un excès d’optimisme dans la partie nommée « CHARLIE » on rétrograde à la troisième place. On laissera beaucoup de jus dans cette bagarre mais devant nous aussi, on voit bien que le rythme ralenti un peu et refaire le freinage dans le dernier virage du dernier tour est à notre portée. Mais depuis quelques tours j’ai du mal à passer les vitesses et malheureusement dans la dernière ligne droite je n’arrive pas à passer la cinquième et nous passerons le drapeau à damier à la troisième place derrière Pascal VERHARGHE/LAFON. A cause de la pénalité du départ anticipé de Pascal nous passons seconds.

On ne se fait pas d’illusion sur la cause de ce problème de vitesses et après le podium je découvre deux autres fixations cassées de la boîte à vitesses.

Ce fût un week-end éprouvant pour les machines et les équipages et malgré ces problèmes nous sommes allés au bout des deux courses. Le podium est la cerise sur le gâteau et c’est toujours agréable d’y monter et pas que pour nous mais aussi pour les gens qui nous aident techniquement, l’équipe GODET, l’équipe FOURNALES SUSPENSIONS et ceux qui même de loin nous aident et nous encouragent. Nous n’avons pas de bureau d’étude derrière nous et par conséquent on avance avec nos propres moyens et nos propres connaissances et parfois avec des conseils avisés des uns et des autres. Il y a des limites dans ce mode de fonctionnement et avec le recul nous comprenons que l’origine des casses à répétitions n’étaient pas les vibrations, c’était juste un facteur aggravant, mais la force qu’a ce moteur sur les transmissions. Nous travaillons déjà sur le sujet et si parmi les personnes qui lisent ces quelques lignes quelqu’un à un avis argumenté il peut écrire ou appeler. Notre prochain roulage sera à NOGARO début août aux journées COYOTE et la prochaine manche du championnat sera à PAU au mois de septembre. D’ici là passez de bonnes vacances et restez à l’ombre.

CAROLE, Juillet 2022